L'art-thérapie comme espace de rêverie

Au bord du rêve, à la lisière de la pensée de veille affairée à composer rationnellement avec la logique causale du monde, à trouver des solutions à des problèmes, à faire des choix, la rêverie est un mode de pensée semi-conscient sans finalité objective, une pensée de la vague, de l’errance vagabonde, une pensée du rivage, qui sans préoccupation de cohérence fluctue au gré des mouvements de l’inconscient. Induite par un déplacement du centre de gravité psychique, elle est une forme de jouissance d’un écart avec les contingences de la réalité. Au large de son histoire objectivement documentée, dûment étiquetée, institutionnalisée, réduite en grilles de classifications, l’individu porté par la rêverie, au fil de son errance d’associations en tissages métaphoriques, de condensations en jeux de langage poétique, manifeste une expression éveillée de son inconscient.

Incarné par la présence absence de l’art-thérapeute, bordé par lui, l’espace d’art-thérapie contemporaine a vocation à être le lieu de cet écart. Invité là à une rencontre (dynamisée à partir de l’amorce du jeu transféro-contre-transférentiel), voguant en rêverie, le sujet de l’inconscient a la possibilité de se retrouver lui même comme sujet.

Notons qu’il ne s’agit pas d’emmener le patient en rêverie guidée par la suggestion de situations orientées mais bien pour l’art-thérapeute de créer et de maintenir par son propre travail les conditions de la rêverie libre.

L’espace de l’ATC est ce rivage où vagabonde librement la rêverie entre deux mondes, dans un mi-dire, un mi-faire, un jeu d’esquisses que le sujet pourra ensuite investir et jouer en pleines formes en dehors de la séance.

Et si le coeur vous en dit, visitez mon site d'artiste

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