J’ai toujours eu du mal à comprendre l’idée de l’âge d’un nouveau-né et par conséquent ce qui s’y rapporte tel que les vêtements (taille 0 mois, 1 mois, 2 mois, 3 mois exc.…), les sucettes (0-6mois…) ou encore les biberons (0-3 mois, 3-6mois …). Aujourd’hui, par mon apprentissage en tant que stagiaire art-thérapeute, j’ai pris enfin conscience de la raison de cette gêne. En art-thérapie contemporaine, il est question avant tout de rencontre mais de rencontre singulière puisqu’il s’agit de l’accueil du sujet de l’inconscient de chaque Un. Un accueil qui ne cueille pas.
C’est un espace qui respect sincèrement et avec bienveillance l’autre dans ce qu’il est de radicalement différent et qui donc marque sa singularité. La prise en compte de celle-ci est nécessaire pour ne pas nier que chaque sujet à une vie bien à lui et donc entre chaque séquence d’art-thérapie. Revenir sur une séance serait nier cette belle singularité vivante chez chaque un d’entre nous. C’est pour cela qu’il m’est difficile de comprendre l’âge d’un nouveau-né : cette impression que finalement, l’Homme nit en quelque sorte la singularité même de son propre enfant, car la vie et l’évolution du bébé dans le ventre de la maman n’est pas pris en compte. Comme si le bébé n’avait pas commencé sa vie alors que pourtant, il y’a bien la présence d’un fœtus qui se développe, d’organes vitaux qui se constituent et qui lui assure déjà une survie dans le ventre de la mère.
Sans quoi il ne pourrait y avoir de naissance vivante et viable. Alors pourquoi ne prend-on pas en considération cette singularité d’être, de grandir, de se développer pour venir au monde. Le bébé quitte un bain pour un autre finalement donc pourquoi nier cette partie de lui ? Cette existence de lui ? Toutes ces questions qui n’ont pas de réponses mais qui me permettent de dire qu’en tant que futur art-thérapeute, notre métier est une merveilleuse chance de se rallier au combat de chaque un face à sa singularité et d’ouvrir de nouveaux horizons possibles. Notre vocation peut permettre à celui qui s’en saisi de peut-être reprendre sa parole en mains et de ce fait, rendre sa singularité vivante et viable sans craindre d’exister. D’oser faire avec ce qu’on est dans une société qui nous pousse et nous fait plier tel des contorsionnistes pour qu’on rentre dans leurs boites faites en apparence sur mesures. Mais sur quelles mesures ? Certainement pas les mesures singulières de chaque un.
On dit que le premier grand traumatisme de l’être humain est sa naissance car il quitte son bain amiotique pour entrer dans un bain langagier inconnu. J’ai envie d’aller plus loin : ce traumatisme pourrait également prendre en compte le fait que dès le début, on ne prend pas en compte la singularité de ce petit être qui va faire son entrer dans ce nouveau monde au combien difficile pour lui. Avant même qu’il ne naisse il est parlé, et on s’adresse à lui. Un grand paradoxe car en lui parlant on le fait exister mais dès sa naissance on le prive de sa singularité d’exister en lui donnant l’âge de 0 mois. Comme s’il n’avait pas existé pendant les neuf mois précédent son arrivée. Si l’on part de cette hypothèse, mais alors à qui les parents s’adressent-ils en caressant avec amour le ventre arrondi de la mère qui ne cesse d’évoluer ? La réponse marque bien le début d’un combat d’exister dans sa singularité. Un combat qui se dessine à l’horizon devant bébé… En effet, après sa naissance, l’infant est confronté au début de son apprentissage, imprégné et bordé par ce mystérieux langage, non plus dit de nature mais bien de culture, cette culture de la société dans laquelle il va grandir. Il s’agit du langage communément appelé prosaïque.
On voit bien ici qu’un infini de petits hommes vont essayer de prendre leur propre chemin à l’endroit où on les a mis : ces fossés creusés et bordés par ce langage prosaïque. Malheureusement, ou forte heureusement, tout dépend du point de vue qu’on adopte, certains se sentent ensevelis sous des tonnes de terre car ils n’ont pas réussi à arpenter, comme le veut la société, ces fameux fossés pour se tracer leur propre chemin. Il apparaît ici nécessaire de proposer au moins un endroit où la singularité de chaque un pourra être respectée, car dénuée de toutes attentes normatives, de toutes injonctions sociales. Un espace de neutralité bienveillant sur le parcours du combattant.
Un parcours que le sujet, à l’abri des regards, pourra se tracer et aussi choisir ses propres contours s’il le souhaite. A l’abri des regards où sa part d’ombre pourra s’exprimer sans inter-prétentions ni jugements. Un parcours synonyme de bribes poétiques, de petits rien qui peuvent faire le tout singulier d’un chaque un. Un langage différent de celui du sens, oui pour une fois un langage du hors sens qui permettra alors au sujet d’oser créer, s’exprimer, reprendre sa parole en mains passant d’un jeu à un nouveau je possible grâce à cet écart de langage.
Ce langage poétique qui permet à chaque un d’explorer les ressources du langage, de se sentir délesté d’un certain poids langagier. Pour se faire, il est clair que l’art-thérapeute à un véritable devoir d’éthique travaillé. Une éthique qui, s’il la respecte, pourra dans un premier temps le libérer lui-même du poids du langage et de ses propres projections, pour ensuite, laisser place au sujet en le libérant à son tour du poids du langage, des objectifs de créations et de toutes attentes obstruant, ce que Mr ROYOL nomme : « le couloir du souffle du neutre ». Peut-être alors, qu’un renouveau d’air pourra se faire dans l’après coup, grâce à un certain lâché prise d’un langage mortifère et grâce à une nouvelle prise avec un langage poétique que chaque un pourra s’approprier et qui lui permettra de renouer avec lui-même, à son propre rythme, et ainsi peut être avoir de nouveau envi. Une nouvelle envie, comme une nouvelle bouffée d’air dans le couloir du souffle du neutre.
Une nouvelle envie, comme le point de départ vers un nouvel arc-en-ciel aux couleurs singulières du sujet. Une nouvelle envie comme un nouveau désir de jouissance lui permettant peut-être moins de souffrance.
C’est un espace qui respect sincèrement et avec bienveillance l’autre dans ce qu’il est de radicalement différent et qui donc marque sa singularité. La prise en compte de celle-ci est nécessaire pour ne pas nier que chaque sujet à une vie bien à lui et donc entre chaque séquence d’art-thérapie. Revenir sur une séance serait nier cette belle singularité vivante chez chaque un d’entre nous. C’est pour cela qu’il m’est difficile de comprendre l’âge d’un nouveau-né : cette impression que finalement, l’Homme nit en quelque sorte la singularité même de son propre enfant, car la vie et l’évolution du bébé dans le ventre de la maman n’est pas pris en compte. Comme si le bébé n’avait pas commencé sa vie alors que pourtant, il y’a bien la présence d’un fœtus qui se développe, d’organes vitaux qui se constituent et qui lui assure déjà une survie dans le ventre de la mère.
Sans quoi il ne pourrait y avoir de naissance vivante et viable. Alors pourquoi ne prend-on pas en considération cette singularité d’être, de grandir, de se développer pour venir au monde. Le bébé quitte un bain pour un autre finalement donc pourquoi nier cette partie de lui ? Cette existence de lui ? Toutes ces questions qui n’ont pas de réponses mais qui me permettent de dire qu’en tant que futur art-thérapeute, notre métier est une merveilleuse chance de se rallier au combat de chaque un face à sa singularité et d’ouvrir de nouveaux horizons possibles. Notre vocation peut permettre à celui qui s’en saisi de peut-être reprendre sa parole en mains et de ce fait, rendre sa singularité vivante et viable sans craindre d’exister. D’oser faire avec ce qu’on est dans une société qui nous pousse et nous fait plier tel des contorsionnistes pour qu’on rentre dans leurs boites faites en apparence sur mesures. Mais sur quelles mesures ? Certainement pas les mesures singulières de chaque un.
On dit que le premier grand traumatisme de l’être humain est sa naissance car il quitte son bain amiotique pour entrer dans un bain langagier inconnu. J’ai envie d’aller plus loin : ce traumatisme pourrait également prendre en compte le fait que dès le début, on ne prend pas en compte la singularité de ce petit être qui va faire son entrer dans ce nouveau monde au combien difficile pour lui. Avant même qu’il ne naisse il est parlé, et on s’adresse à lui. Un grand paradoxe car en lui parlant on le fait exister mais dès sa naissance on le prive de sa singularité d’exister en lui donnant l’âge de 0 mois. Comme s’il n’avait pas existé pendant les neuf mois précédent son arrivée. Si l’on part de cette hypothèse, mais alors à qui les parents s’adressent-ils en caressant avec amour le ventre arrondi de la mère qui ne cesse d’évoluer ? La réponse marque bien le début d’un combat d’exister dans sa singularité. Un combat qui se dessine à l’horizon devant bébé… En effet, après sa naissance, l’infant est confronté au début de son apprentissage, imprégné et bordé par ce mystérieux langage, non plus dit de nature mais bien de culture, cette culture de la société dans laquelle il va grandir. Il s’agit du langage communément appelé prosaïque.
On voit bien ici qu’un infini de petits hommes vont essayer de prendre leur propre chemin à l’endroit où on les a mis : ces fossés creusés et bordés par ce langage prosaïque. Malheureusement, ou forte heureusement, tout dépend du point de vue qu’on adopte, certains se sentent ensevelis sous des tonnes de terre car ils n’ont pas réussi à arpenter, comme le veut la société, ces fameux fossés pour se tracer leur propre chemin. Il apparaît ici nécessaire de proposer au moins un endroit où la singularité de chaque un pourra être respectée, car dénuée de toutes attentes normatives, de toutes injonctions sociales. Un espace de neutralité bienveillant sur le parcours du combattant.
Un parcours que le sujet, à l’abri des regards, pourra se tracer et aussi choisir ses propres contours s’il le souhaite. A l’abri des regards où sa part d’ombre pourra s’exprimer sans inter-prétentions ni jugements. Un parcours synonyme de bribes poétiques, de petits rien qui peuvent faire le tout singulier d’un chaque un. Un langage différent de celui du sens, oui pour une fois un langage du hors sens qui permettra alors au sujet d’oser créer, s’exprimer, reprendre sa parole en mains passant d’un jeu à un nouveau je possible grâce à cet écart de langage.
Ce langage poétique qui permet à chaque un d’explorer les ressources du langage, de se sentir délesté d’un certain poids langagier. Pour se faire, il est clair que l’art-thérapeute à un véritable devoir d’éthique travaillé. Une éthique qui, s’il la respecte, pourra dans un premier temps le libérer lui-même du poids du langage et de ses propres projections, pour ensuite, laisser place au sujet en le libérant à son tour du poids du langage, des objectifs de créations et de toutes attentes obstruant, ce que Mr ROYOL nomme : « le couloir du souffle du neutre ». Peut-être alors, qu’un renouveau d’air pourra se faire dans l’après coup, grâce à un certain lâché prise d’un langage mortifère et grâce à une nouvelle prise avec un langage poétique que chaque un pourra s’approprier et qui lui permettra de renouer avec lui-même, à son propre rythme, et ainsi peut être avoir de nouveau envi. Une nouvelle envie, comme une nouvelle bouffée d’air dans le couloir du souffle du neutre.
Une nouvelle envie, comme le point de départ vers un nouvel arc-en-ciel aux couleurs singulières du sujet. Une nouvelle envie comme un nouveau désir de jouissance lui permettant peut-être moins de souffrance.